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3-MESURES DE DOSES POUR DIFFERENTS EXAMENS RADIOPEDIATRIQUES
3.1 Résultats pour la cystographie rétrograde
3.1.1 Description de l'examen
La cystographie constitue l'un des examens les plus courant en radiopédiatrie. Environ
80 % des enfants présentant une infection urinaire passent une cystographie rétrograde. Le but
de cet examen (assuré par un médecin radiologue assisté d'un manipulateur de radiologie) est
de diagnostiquer un éventuel reflux au niveau des reins. Le produit de contraste employé est de
l'iode (grande densité Z = 53).
En salle 4, c'est l'appareil qui fixe automatiquement les constantes (kV, mAs) à l'aide
d'un algorithme informatique en fonction du contraste de l'image radiographique. Ces
constantes varient selon l'âge de l'enfant (utilisation du grand champ pour des enfants de
quelques années et du moyen champ pour des enfants de quelques mois) et donc suivant leur
épaisseur. Typiquement la tension varie de 57 à 66 kV et les mAs de 3 à 16.
3.1.2 Déroulement de l'examen
Cinq à six clichés radiographiques sont tirés:
· ASP (abdomen sans préparation)
· Vessie en cours de remplissage
· Vessie pleine
· Vessie en train de se vider (clichés mictionnels)
· Vessie vide
Cinq à douze radioscopies sont nécessaires pour suivre l'évolution de l'état de
remplissage de la vessie. La dose délivrée pour chaque radioscopie dépend énormément du
manipulateur (la commande se fait à l'aide d'une pédale au sol) et donc du temps de pose qui
peut varier généralement pour une même image de 10 ms à 2 secondes.
Le détecteur est placé dans l'entrejambe de l'enfant et ne doit cacher ni la vessie ni les reins.
3.1.3 Estimation de la dose délivrée lors d'une scopie
Une bonne estimation de l'influence du temps de scopie sur l'irradiation pendant une
cystographie a pu être réalisée au cours d'un examen où l'enfant (âgé de 4 ans) n'arrivait pas à
remplir sa vessie. Une dizaine de scopies ont été nécessaires pour surveiller l'état de la vessie.
Pour des temps de pose de 800, 854, 1017 et 1050 ms les doses mesurées étaient
respectivement de 0,0423 0,0553 0,0717 et 0,0718 mGy soit une dose moyenne délivrée de
0,6 µGy pour un temps de pose de 10 ms. Si on considère un temps de pose maximal de 3
secondes, la dose délivrée totale pour la scopie est de 0,180 mGy, ce qui représente le double
de l'exposition pour un ASP.
3.1.4 Mesures des doses délivrées pour chaque radiographie
3.1.4.1 Abdomen sans préparation
Les clichés sont réalisés en position de face.
Tableau 1 Résultats de l’étude dans le cas de l’abdomen sans préparation
3.1.4.2 Vessie en train de se remplir
Tableau 2 Résultats de l’étude dans le cas de la vessie se remplissant
3.1.4.3 Vessie pleine
Tableau 3 Résultats de l’étude dans le cas de la vessie pleine
Cette dose est la plus importante de l'examen: la vessie étant remplie d'iode, l'appareil
règle automatiquement les constantes pour obtenir le meilleur contraste (confer annexe 3B)
allant ainsi vers une augmentation de la dose d'exposition.
3.1.4.4 Vessie en train de se vider
Tableau 4 Résultats de l’étude dans le cas de la vessie se vidant
3.1.4.5 Vessie vide
Tableau 5 Résultats de l’étude dans le cas de la vessie vide
3.1.5 Estimation de la dose délivrée pour l'ensemble de l'examen
En fin d'examen, nous pouvons additionner les doses mesurées pour chaque exposition (scopie et graphie) en supposant que l'incidence est identique pour chaque cliché.
3.2 Radiographie d’un squelette entier
3.2.1 Description de l'examen
Cet examen se déroule dans une salle de radiologie conventionnelle (salle l ou salle 8
du CHR Sud de Rennes). Des clichés peuvent être repris plusieurs fois si l'image
radiographique n'est pas satisfaisante: soit l'enfant bouge au cours de l'examen soit
l'incidence du faisceau n'a pas permis de visualiser sous le bon angle l'organe ou le membre à
diagnostiquer. Le détecteur étant placé à côté de l'enfant il est nécessaire d'effectuer une
correction due à la décroissance en 1/d2 (confer annexe 2). Cette correction est effectuée
pour toutes les doses mesurées dans les salles de radiologie conventionnelle.
3.2.2 Mesures des doses délivrées pour deux examens complets
3.2.2.1 Examen radiologique d'un enfant prématuré.
Lorsque le manipulateur utilise les exposeurs automatiques, le nombre de mAs n'est
pas indiqué sur le pupitre de l'appareil, ce qui explique que certaines valeurs ne sont pas
reportées dans le tableau.
Tableau 6 Résultats de l’étude dans le cas de la radiographie d’un squelette entier (enfant prématuré)
3.2.2.2 Examen radiologique d’un enfant de quinze mois
Tableau 7 Résultats de l’étude dans le cas de la radiographie d’un squelette entier (enfant de quinze mois)
3.2.3 Estimation de la dose totale délivrée au cours de l'examen
La méthode est la même que celle employée pour la cystographie. Les doses peuvent
être additionnées si l'incidence du faisceau ne varie pas après la mise en place du détecteur.
3.3 Radiographies des membres inférieurs et supérieurs
3.3.1 Description de l'examen
L'examen se déroule dans une salle de radiologie conventionnelle (salles 1 ou 8) de
l'Hôpital Sud. Les mesures effectuées sont précises, le détecteur pouvant être placé facilement
du côté de la cathode.
3.3.2 Mesures des doses délivrées
Tableau 8 Résultats de l’étude dans le cas des radiographies des membres inférieurs et supérieurs
3.4 Radiographies pulmonaires
Pour une radiographie des poumons la dose délivrée reste très faible. Cependant le cliché peut être refait si l'enfant ne bloque pas sa respiration au moment de la prise du cliché.
af: assis de face.
df: debout de face.
- : utilisation des exposeurs automatiques (les mAs ne sont pas affichés).
Tableau 9 Résultats de l’étude dans le cas des radiographies pulmonaires
3.5 Urographie intraveineuse (U.I.V.)
3.5.1 Description de l'examen
Suite à un ASP (l'enfant est généralement agité), de l'iode est injectée par voie intraveineuse dans le corps du nourrisson (puis filtrée par les reins et évacuée par le système
urinaire) afin d'accentuer les contrastes des organes en formation situés dans l'abdomen. Après
injection, l'enfant s'endort systématiquement et il est alors aisé d'observer les régions
nécessaires au diagnostic par scopie. Le bras soutenant le tube à RX peut être incliné afin de
mieux visualiser qu'aucune malformation n'apparaisse à l'écran. Cet examen nécessite au
minimum 4 scopies et est suivi de 5 graphies réalisées 0, 3, 7, 15 et 20 minutes après l'injection d'iode. Il mobilise un manipulateur et un médecin radiologue.
Les mesures ont été effectuées pour des cassettes de format 18*24 cm, une distance
foyer-table de 106 cm, un enfant de 3 mois (d'une épaisseur de 9 cm) pour des constantes de
62 kV, 10mAs.
3.5.2 Mesures de doses d'exposition pour la radiographie et la scopie
· 3 minutes après l'injection, la dose délivrée est de 0,360 mGy
· 7 minutes après l'injection, la dose délivrée est de 0,372 mGy
· 15 minutes après l'injection, la dose délivrée est de 0,204 mGy
· 20 minutes après l'injection, la dose délivrée est de 0,162 mGy
Pour l'estimation de la dose délivrée par scopie, nous avons relevé 0,0478 0,032 0,0293 et
0,0322 mGy pour des temps de pose respectivement de 50 - 54 - 48 et 54 ms. Soit une dose
d'exposition moyennes de 0,069 mGy pour un temps d'exposition de 100 ms.
3.5.3 Estimation de la dose totale pour l'ensemble de l'examen
L'incidence du faisceau restant la même au cours de l'VIV, la dose totale d'exposition
peut être évaluée en additionnant les doses dues aux radiographies et à la scopie, soit au total
une dose délivrée de l'ordre de 1,5 mGy/cm2
3.6 Conclusion
Les examens radiopédiatriques pratiqués dans le département de Radiologie de
l'Hôpital Sud se font sur des patients allant du nouveau-né à l'adolescent. Il serait donc
intéressant de donner des valeurs moyennes par classe d'âge ou de poids ou de taille,
paramètres essentiels rentrant en compte dans la dose délivrée lors de l'examen. Ceci dépasse
nos compétences puisque nous ne sommes pas à même de définir ces classes.
Certaines doses d'exposition mesurées pour des clichés simples et isolés (radiographie
pulmonaire et des membres inférieurs et supérieurs) sont extrêmement faibles (de 10 à 50 µGy)
Elles peuvent être probablement négligées
Les doses reçues par les enfants pour des examens de cystographie rétrograde ou
d'UIV sont au contraire importantes. TI semble donc nécessaire que les manipulateurs de
radiologie soient informés de l'importance des doses délivrées, en particulier celles liées au
temps de scopie.
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